La pluie n'avait pas cessé de la nuit et semblait ne pas vouloir stopper à l'approche de l'aube, réduisant à néant les espoirs de Belial de pouvoir incendier le camp retranché de ces maudits Elyséens.
Puissant parmi les siens, il avait pris la tête d'une petite troupe de farouches guerriers Asmodiens et ensemble, ils se livraient au plus abject brigandage. Elyséens, Balaurs ou même Asmodiens opposés à leur mode de vie, tout ce qui pouvait combattre représentait la possibilité pour Belial et ses hommes de se distinguer pas de hauts-faits d'armes.
C'est ainsi qu'ils attaquèrent puis traquèrent un détachement "d'ailes emplumées" jusqu'à leur camp où les survivants s'étaient organisé pour tenir un long siège.
Mais Belial ne disposait pas d'un tel luxe. Ces éclaireurs l'avaient informé qu'une puissante force armée Balaur rodait dans les environs et les Asmodiens n'étaient pas en nombre suffisant pour les affronter. Belial devait donc trouver une solution rapidement, lever le siège et partir sans gloire étant totalement exclu.
L'esprit d'Aion lui inspira soudain une idée: Belial savait peu de chose des Elyséens mais il connaissait leur altruisme et leur abnégation, sans les comprendre toutefois. Il alla donc se placer face aux remparts et proposa au chef du camp de l'affronter en duel, pour éviter ainsi la perte de trop nombreux guerriers à chacun des partis.
Suphraël, lieutenant Elyséen, accepta afin de préserver ses hommes d'un massacre.
Les deux hommes se rencontrèrent donc aux portes du camp et le gigantesque Belial, dominant de haut son adversaire à la silhouette fine et élancée, lui annonça:
- Prie et recommande toi à tes faibles Empyréens, petit être. Car tu sera devant Eux dès ce soir.
Suphraël, confiant dans ses talents d'assassin, répliqua:
- C'est à Azariel que s'adressent mes prières et Il nous enseigne qu'en ce monde comme dans l'autre, tout n'est qu'illusion. Aussi, si je devais mourir aujourd'hui, cela ne changerait rien à cette supercherie qu'est la vie, car le Néant est tout.
- Etrange sont vos croyances en vérité. Le jour de ma mort, si je me suis montré un guerrier courageux, l'Esprit du Seigneur Jikel m'accueillera dans la Valhöll, et j'irais boire et chanter au palais d'Asmodée, qui n'est que festins et batailles éternels. Mais ce jour n'est pas venu pour moi. En garde, petit être !
La lutte qu'ils se livrèrent fut acharnée, l'un luttant pour la gloire, l'autre pour la survie de ses hommes. Mais Belial maniait un lourd marteau et Suphraël contrait ses coups avec ses dagues. Sous le choc des frappes massives du guerrier Asmodien, l'assassin chancelait à chaque fois, ne pouvant contre-attaquer et se contentant de se défendre.
Suphraël sentit ses forces faiblir tandis que le soleil pointait ses premiers rayons blafards à l'horizon, aussi changea t-il de stratégie. La prochaine attaque serait la dernière.
Belial, comme à son habitude, riait en luttant et frappa en brute droit sur son adversaire...qui ne para pas le coup. Suphraël reçut le marteau de plein fouet et s'écroula bientôt, mortellement blessé.
Belial restait incrédule en observant son ennemi tomber puis il remarqua les deux fines dagues plantées dans sa poitrine, en plein coeur. Le souffle vint rapidement à lui manquer et lui aussi chuta au sol en se disant:
- La foi des Elyséens leur donne une grande force. Pourtant, si il avait parer mon coup il serait encore vivant... Mais moi aussi, conclu t-il d'un ton purement tactique et plein de respect.
Le colossal Asmodien ne distinguait déjà plus le monde qui l'entourait. Il ne voyait plus que des formes imprécises se masser autour de lui. Au prix d'un effort surhumain, il parvint à identifier ceux qui entouraient en un cercle parfait les deux mourants: il vit des femmes ailées aux cuirasses étincelantes, et en quantité, se pencher sur lui en lui tendant la main et il eut un sourire de joie et de fierté. L'esprit de Jikel l'avait jugé digne de combattre dans la Valhöll et venait le chercher.
Belial, dans un dernier souffle, retira alors sa ceinture et attacha son bras à celui de Suphraël, déjà mort, en lui disant:
- Voilà petit frère, comme ça elles devront te prendre avec moi. Tu verras que l'on s'amuse mieux dans mon paradis que dans ton Néant.
Notes:
Veuillez excusez les quelques incohérences, mais ce RP est à l'origine un récit Guid Wars, maladroitement adapté à Aion. En espérant qu'il vous distraira tout de même.